Caen, samedi 9 septembre 2017
Nous nous sommes réveillés un peu tard, comme après une longue grasse matinée. Pour nous, pourtant, cet été, pas de photos de nos jambes dorées sur la plage, pas de randonnées dans les larges paysages de contrées lointaines (mais une en Suisse normande, un nom dont on a du mal à expliquer le concept…). Après notre virée dans le sud en juin, on s’était dit : “Finies les vacances et au boulot !”
Mais il nous a été difficile d’être efficaces en ce mois d’août, aussi pluvieux soit-il. On a vite fait de vaquer à d’autres occupations. On range la cuisine de fond en comble, on organise un barbecue, on traîne dans le studio – ça fait très “artiste” dit comme ça, mais il ne s’agit que de nos 24 m2. On invoque même les quelques rayons de soleil qui occupent notre cour une dizaine de minutes par jour pour éviter de nous plonger dans le montage de nos vidéos et l’apprentissage du logiciel qui va avec. La lumière et sa vitamine D sont bien meilleures pour la santé que les écrans, hein.
On avance donc à petits pas. On finit par choisir de louer, mensuellement, Adobe Premiere Pro ; on regarde quelques tutos, on fait quelques essais. On crée notre site Internet par petites touches – le widget “citation”, le formulaire de contact, le slider… – à l’aide de Dimitri, qui s’y connaît, lui, en code. On prépare quelques articles pour la rentrée, l’interview d’une chercheuse et une petite enquête sur le sport sur ordonnance.
Ce dernier sujet nous emmène en Alsace. Ou l’inverse : c’est parce que le championnat de France de cyclisme des journalistes, auquel Vincent participe, a lieu en Alsace, qu’on découvre ce sujet. À Strasbourg, on passe enfin à la vitesse supérieure. Dans la ville sacrée la plus “cyclable” de France (lire ici ou là), on retrouve notre dynamisme.
Au fur et à mesure de nos rencontres, notre idée d’article se transforme en dossier d’une douzaine de papiers, on improvise un tournage à la piscine, on prend rendez-vous pour les prochaines Assises du sport sur ordonnance…
À la veille du lancement du site, nous voilà galvanisés par le terrain et les reportages qui nous attendent.
“Ce qu’il est important de préciser…”
Lundi 4 septembre. Un siècle et demi après la proclamation de la troisième République par Léon Blum, nous proclamons le coup d’envoi de notre site, Malades de sport. Stress. Excitation. Fierté. On transmet l’adresse à nos familles, nos amis, et aux personnes – médecins, associations, patients – que nous avons rencontrées depuis le début de notre aventure.
On envoie notre communiqué de presse à des journaux locaux, généralistes, féminins, sportifs. À mesure que le nombre d’abonnés grandit sur Facebook, nos anciens collègues nous proposent des articles. Le Pays d’Auge, Ouest-France… Le premier sera signé Radio VL, “premier média jeune de France”. L’interview nous procure une curieuse sensation d’arroseurs arrosés… “Ce qu’il est important de signaler dans l’article…”, “On aimerait que vous disiez que…”. Ce genre de phrases qui donne de l’urticaire au premier journaliste venu, quand son interlocuteur parle tout en lisant ses notes, juste sous son nez. Un classique des bons communicants. Nous n’avons tout de même pas poussé le vice jusqu’à demander à relire avant parution, nous préférons faire confiance à ces “maudits journalistes qui déforment les propos” !
Finies les grasses matinées, on ne peut plus se permettre de traîner au lit. Pour la première fois depuis quelques mois, on finit la semaine avec la bonne fatigue du boulot bien abattu.
L’avantage, désormais, c’est que notre site est concret : plus question de le remettre à plus tard, plus question de laisser nos réseaux sociaux sans actualité.
Sur Facebook, l’enthousiasme des premiers jours finit par retomber, pour stagner à 325 abonnés. Mais le nôtre ne faiblit pas. Au contraire, les propositions de collaborations l’entretiennent : nous avons trouvé un formidable dessinateur pour illustrer nos chroniques, nous serons partenaires presse de la première édition du salon consacré au sport-santé, Soi +, à Paris début octobre, et même quelques confrères commencent à nous approcher. La journée ne fait que commencer.