Caen, mercredi 20 mars 2019
Vous vous souvenez ? Dans notre dernière chronique, on vous parlait d’un homme qui voulait nous ouvrir son réseau pour la réalisation de notre documentaire. Cet homme, c’est Jérôme. C’est un personnage important de notre histoire. Si notre projet était un roman, il serait l’adjuvant, celui qui aide le héros à remplir son but. Dans la réalité, c’est lui, notre héros, notre coup de pouce du destin, celui grâce à qui ce projet va être réalisé. Notre rencontre est hasardeuse : Jérôme est un papa d’élève de l’école de la mère de Léa, il travaille dans l’audiovisuel. Il se trouve que quand nous nous sommes rencontrés, Jérôme allait bosser sur une émission avec 17 Juin Média, la boîte de production de Michel Cymès, qui produit notamment Le Magazine de la santé, sur France 5. Le coup de pouce, on vous dit. Et Jérôme se fait un incroyable entremetteur, en glissant notre synopsis à son directeur général… Notre chance allait tourner.
Tout va très vite. Mercredi 28 novembre, on rencontre Benoît Thévenet, le DG délégué, et Benjamin Batard, notre interlocuteur, dans leurs locaux d’Issy-les-Moulineaux, dans les Yvelines, aux portes de Paris. Notre sujet semble plaire, on nous propose de tenter d’abord France 3 Normandie ; il nous faut réécrire le synopsis de façon à faire ressortir l’humain :
“Les chaînes aiment qu’on leur montre qu’on a compris ce dont elles ont besoin.”
Quelques échanges de mails, quelques modifications… Jeudi 3 janvier, la version définitive est terminée, 17 Juin Média n’a plus qu’à la proposer à notre chaîne régionale. À la fin du mois, on apprend qu’elle est intéressée, un plan de financement est en cours d’évaluation, les contacts sont établis… Jérôme aussi nous appelle, en sortant d’un rendez-vous personnel avec la boîte de production, clamant, enthousiaste, que notre affaire est très bien partie, que tout le monde est confiant. Et puis, plus rien.
L’élément perturbateur
Silence radio. Silence TV, silence téléphone, silence mail aussi. On relance de temps en temps, la boîte de prod nous répond qu’on attend des nouvelles de France 3. On fait confiance, en regardant l’horloge tourner, tic tac, tic tac. L’angoisse. L’intrigue est posée, le suspense est lancé, place aux péripéties. 6 février, on nous conseille de commencer à chercher des patients ; c’est encourageant. 20 février, on nous incite à réactiver notre réseau dans la chaîne publique ; c’est inquiétant. 4 mars, on sonne l’alarme, il nous faut harceler l’interlocuteur de France 3 qui, parce qu’il ne répond pas au téléphone, bloque le processus depuis 2 mois. Voilà notre élément perturbateur : l’administrateur des programmes pour les régions Normandie et Bretagne qui est, semble-t-il, sous l’eau. Et nous, on se décourage. Les semaines passent, on ne comprend pas ce silence brutal après cet intérêt prometteur. Les semaines passent, on voit lentement se dessiner l’échec de notre projet. On est si près du but… Mais on ne baisse pas les bras. On appelle, rappelle, re-rappelle, rappelle encore. Pendant 10 jours, plusieurs fois par jour.
Mardi 19 février, on rédige un mail pour 17 Juin Média, faisant part de nos doutes, sera-t-il judicieux de tourner ce documentaire alors que notre deadline se rapproche dangereusement, ne serait-il pas mieux de le remettre à l’année prochaine, pourra-t-on d’ailleurs le remettre à l’année prochaine, serait-il utile de le proposer à une autre chaîne ? Il est 19h27 quand, alors que nous dirigeons la souris vers le bouton “Envoyer”, nous composons, dans une ultime tentative désespérée, le numéro du seul homme qui a la clé de notre projet.
Il est 19h27 ce mardi 19 février lorsque nous entendons sa voix pour la première fois.
Il a décroché, s’excuse de ne pas l’avoir fait plus tôt, promet de rappeler la production demain matin pour avancer. Après toutes ces semaines d’attente, on a du mal à y croire… Alors on attend prudemment le matin, persuadés de vivre une nouvelle désillusion.
Mercredi 20 mars, c’est le printemps. Et ce coup de fil de 17 Juin Média de 15h40 ressemble à un bourgeon qui éclot. “On a le feu vert !” nous apprend Benjamin Batard d’une voix enjouée, sincère et soulagé. On a le feu vert pour un documentaire de 52 minutes qui sera diffusé sur la chaîne régionale, avant de vivre, peut-être, une deuxième vie de retransmission et de festivals. On a le feu vert pour 15 jours pleins de tournage, à répartir entre mi-avril et mi-juin, pendant lesquels on filmera 3 patients et les médecins qui nous aideront à diffuser le message du sport-santé. Ce soir, on va fêter notre joie avec une coupe de champagne. Santé !
commentaires
Bravo pour le docu ! C’est génial. Bises. Bruno romy.
Merci Bruno ! Bises 🙂