À 52 ans, Christian Nicolaÿ a connu plusieurs vies professionnelles. Une accumulation d’expériences qui l’a conduit à créer Onivo et utiliser les méthodes de préparations physiques et mentales d’athlètes professionnels, pour les transposer au monde de l’entreprise. Convaincu que les enseignements du sport peuvent servir à tous, il a créé le salon Soi+), premier salon sport-santé de France, qui ouvre ses portes les 6 et 7 octobre à Paris, Porte de Champerret.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencé mon parcours dans la communication avec le groupe Vivendi. J’ai notamment organisé des salons professionnels pendant 10 ans. Par la suite, j’ai fait du conseil pour des start-up, et puis je me suis reconverti. Je suis devenu consultant formateur en développement des performances et préparateur mental pour des sportifs de haut niveau, ainsi que des dirigeants et cadres. Car un manager, aujourd’hui, doit travailler son relationnel, apprendre à rester calme dans certaines situations…
Je suis aussi des athlètes dans l’accompagnement de leurs performances. Par exemple Karim Laghouag, champion olympique de concours complet aux derniers JO. Avec mon passé d’organisateur de salon, je fais le lien avec cette expérience de consultant, et confirme le fait que sport et santé vont de pair, que ce soit pour un dirigeant d’entreprise ou quelqu’un de malade.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer ce salon et qu’en attendez-vous à court terme ?
J’avais connaissance de salons ou d’événements dans ce domaine-là. Mais c’était bien souvent des choses très confidentielles.
Je trouvais que l’on ne partageait pas assez les bonnes pratiques de tout un chacun en matière d’activité physique. Est-ce que quand je cours, je le fais bien ? Mon geste est-il le bon ? Qu’est ce que je risque ? Quand je regarde les gens courir à la pause déjeuner, franchement, j’ai mal pour eux. Il y a des postures qui ne sont pas adaptées. Et tout cela, il faut le dire.
Il faut informer pour prévenir les sportifs, en matière d’échauffement, de préparation. Pour les personnes atteintes de pathologies, il faut une dimension physique et aussi mentale.
Je travaille à donner confiance aux gens, notamment ceux atteints de sclérose en plaques, pour qu’ils prennent conscience qu’ils sont capable de faire des choses au-delà de leurs espérances. Je leur apprend à faire les bons gestes pour marcher. Ils se rendent comptent qu’ils arrivent à marcher bien plus que ce qu’ils pensaient. Après, ils se disent : “Et pourquoi pas courir ?”
Plein de structures sont dans cette dynamique. La Cami Sport et cancer, la Société française de sport-santé… Il fallait les réunir au sein d’un événement avec des conférences, car il faut du scientifique, mais surtout de la pratique, du concret. Expliquer comment il faut faire. Que chacun ne fasse plus tout seul dans son coin. On a donc rassemblé ceux qui savent éduquer à la prévention primaire, mais aussi secondaire.
On attend de ce salon qu’il fasse avancer le bateau. Vincent Alberti, qui est consultant et président de Sport santé conseil, dit souvent :
“Le sport-santé, c’est un bateau. Tout le monde remue les voiles depuis plusieurs années, mais il n’a toujours pas réussi à sortir du port.”
Si le salon peut permettre de le faire avancer un peu, ce serait génial. Il a vocation à devenir le rendez-vous annuel des acteurs du sport-santé. Un endroit pour échanger et apporter des évolutions pour tous.
Le sport va-t-il devenir incontournable dans le domaine de la santé ?
Il faut parler d’activité physique plutôt que de sport. Le sport a une dimension de performance qui peut faire peur au grand public. L’activité physique, c’est par exemple prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur. Faire plus de marche… Mais oui, elle fera partie de notre quotidien, notamment de celui de l’écolier, du lycéen et de l’étudiant. Elle fera partie des entreprises, pour le bien-être des salariés et pour la cohésion dans les équipes. Des promoteurs immobiliers commencent à réfléchir à cette question : comment intégrer le sport dans l’entreprise, avec des vestiaires, des douches…
Pour la santé de tous, il faut pratiquer une activité physique tous les jours. Aujourd’hui, on parle de 30 minutes. Mais dans 10 ou 15 ans, comment l’école va faire en sorte que l’écolier fasse une heure ou deux d’activité par jour ?
J’ose espérer qu’en matière de prévention par le sport, on passera enfin aux actes.
Que le ministère de la Santé et celui de l’Éducation nationale vont se mettre ensemble pour ancrer le sport dans les écoles, dans les entreprises, dans les clubs… On peut même aller plus loin : il faut adapter le temps de travail pour laisser de la place au sport. Faire comprendre aux dirigeants et aux salariés que l’activité physique va les rendre plus heureux, plus concentrés et donc plus productifs.
[ POUR ALLER PLUS LOIN ] 30 minutes d’activité physique par jour : le gouvernement veut faire bouger les écoliers (Le Parisien, 2 février 2020)
L’autre problème, c’est le financement. Est-ce que la Sécurité sociale et les mutuelles vont se mettre autour d’une table pour résoudre ce problème ? Encore une fois, j’ose espérer que dans 10 ou 15 ans, les personnes atteintes de pathologies puissent utiliser cette thérapie non médicamenteuse sans se poser la question du financement.
Retrouvez le programme des conférences, des ateliers, et toutes les informations du salon, sur le site du salon Soi+. Malades de sport est partenaire presse, et nous vous ferons vivre ce salon sur le site ainsi que sur Twitter et Facebook.